Biographie

Mathieu Kassovitz est un acteur, réalisateur, producteur de cinéma et scénariste français, né le à Paris.

En 1995, il reçoit le César du meilleur espoir masculin pour Regarde les hommes tomber.

Il réalise La haine la même année, le film reçoit trois César, dont celui du meilleur film et du meilleur montage. Il est aussi connu pour son rôle dans la série Le Bureau des légendes où il joue le rôle principal, celui de Guillaume Debailly alias Malotru.

Petit-fils du dessinateur hongrois Félix Kassowitz, Mathieu Kassovitz est le fils de Peter Kassovitz (né en 1938), producteur de cinéma et réalisateur, et de Chantal Rémy, monteuse de films.

Son père est français juif, d'origine hongroise (il a quitté la Hongrie pour Paris en 1956 au moment de l'insurrection de Budapest). Son père joue l'organisateur de la galerie d'art dans le film La haine. Sa mère est française catholique, issue d'une famille ouvrière rémoise.

Mathieu Kassovitz a été marié à l'actrice Julie Mauduech, avec laquelle il a joué dans le film qu'il a dirigé, Métisse, et qui fait une brève apparition dans La haine (elle joue le rôle d'une jeune femme qui se fait draguer par Saïd lors d'un vernissage à Paris). Ils ont une fille nommée Carmen. Il a ensuite deux enfants avec le mannequin Aurore Lagache.

Entre 2014 et 2019, il est en couple avec Aude Legastelois, une actrice de vingt ans sa cadette.

Passionné de boxe, il monte sur le ring le pour son premier combat amateur (−69 kg, vétérans) lors d'un gala au Centre international de Deauville.

Il participe au débat public sur les moyens de sortir de la crise climatique. En 2018, il figure ainsi parmi les deux cents signataires d'un appel publié dans le journal Le Monde. L'appel met en garde contre des conséquences dramatiques, telles que l'extinction de l'espèce humaine, si une action politique « déterminée et immédiate » dans des domaines problématiques tels que le changement climatique ou la biodiversité, devait être ignorée.

Le , alors qu'il prépare son prochain film, il est victime d'un grave accident de moto après avoir perdu le contrôle de son véhicule sur l'autodrome de Linas-Montlhéry, en Essonne, ce qui entraîne son hospitalisation.

Premières réalisations et révélation critique (1990-1999)

Entre 1990 et 1993, parallèlement à sa carrière d'acteur, il réalise trois courts-métrages, Fierrot le Pou, Cauchemar blanc et Assassins.

Son passage au long-métrage va être salué par la critique : ses films s'inspirent directement du cinéma de Spike Lee, notamment Do the Right Thing (1989), qui va influencer ses deux premiers longs-métrages. Après avoir été remarqué pour Métisse en 1993, il crée véritablement l'événement avec La haine, qu'il écrit et réalise, succès à la fois français et international qui remporte trois Césars (César du meilleur montage, César du meilleur film, César du meilleur producteur) et le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1995. Le film devient culte et sa portée sociale est renforcée avec le temps.

La même année, il décroche le César du meilleur espoir masculin pour sa performance dans Regarde les hommes tomber, première réalisation de Jacques Audiard.

En 1996, il enchaînera, avec le même Jacques Audiard, Un héros très discret.

En 1997, Mathieu Kassovitz adapte son court-métrage Assassins... de 1992 en long-métrage, avec en acteurs principaux lui-même et Michel Serrault.

Le film suscite la polémique au festival de Cannes : Michel Serrault incarne un personnage froid et méthodique et le thème est dérangeant (un tueur veut transmettre son savoir-faire à un jeune sans emploi). Le film est sifflé par les spectateurs du Festival. Mathieu Kassovitz désigne Assassin(s) comme son film préféré[réf. nécessaire].

Comme acteur, en 1998, il porte avec Vincent Cassel, Le Plaisir (et ses petits tracas), second film de Nicolas Boukhrief, et en 1999, participe à Jakob le menteur, troisième et dernier film de cinéma de son père, Peter Kassovitz, mené par la star américaine Robin Williams.

Confirmation commerciale et échecs hollywoodiens (2000-2009)

En 2000, il fonde la société de production MNP Entreprise. Il réalise ensuite Les Rivières pourpres, thriller psychologique avec Jean Reno et Vincent Cassel, qui rencontre aussi un grand succès commercial, et lui permet d'attirer l'attention des studios américains.

Parallèlement, il continue à apparaître dans des films remarqués : en 2001, il confirme son aura internationale en participant à Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet, et donne la réplique à Nicole Kidman pour le thriller Nadia, de Jez Butterworth. Et en 2002, il participe au très populaire Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, d'Alain Chabat, et mène l'ambitieux Amen. de Costa-Gavras. Kassovitz y joue le rôle d'un jeune prêtre qui sympathise avec Kurt Gerstein, un officier SS qui a cherché à alerter l'Allemagne et surtout l'étranger sur la Shoah. Les deux films sont acclamés par la critique.

Côté réalisation, au début des années 2000, il travaille sur un projet de film de science-fiction, qu'il voudrait être un équivalent français de 2001, l'Odyssée de l'espace. L'action se déroulerait en partie à bord de la Station spatiale internationale. Afin qu'il puisse utiliser l'Airbus A300 ZERO-G de Novespace pour les séquences en apesanteur, un studio de tournage est installé à proximité de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac. Le tournage est cependant interrompu.

En 2003, sort finalement Gothika, sa cinquième réalisation, un thriller fantastique porté par la récemment oscarisée Halle Berry et aussi Penélope Cruz. Mathieu Kassovitz admettra par la suite qu'il s'agissait de tenter l'aventure hollywoodienne et d'amasser une partie de l'argent nécessaire à la réalisation d'un projet plus personnel lui tenant à cœur depuis longtemps : Babylon A.D.. Ce film, qu'il a réalisé du au , est l'adaptation de Babylon Babies, roman de l'écrivain Maurice G. Dantec. Il est sorti le . Il est très mal reçu par la critique et échoue au box-office.

Parallèlement, il continue à sélectionner ses projets en tant qu'acteur : en 2005, le thriller historique hollywoodien Munich, de Steven Spielberg, et en 2007, le modeste, mais ambitieux film français Louise-Michel, de Gustave Kervern et Benoît Delépine.

En , il réalise le clip X&Y de Kery James, interdit aux moins de 18 ans.

En , il est le narrateur du documentaire Apocalypse.

Retour au cinéma français et premiers rôles (depuis 2011)

En 2011, sort son septième long-métrage L'Ordre et la Morale, qui renoue avec la veine politique de sa première « trilogie ».

Le film raconte l'assaut des troupes militaires françaises après l'assassinat de quatre gendarmes et la prise d'otages de vingt-sept gendarmes mobiles, en 1988 par les indépendantistes Kanaks sur l'Île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Il joue le rôle du commandant Philippe Legorjus.

La version des évènements, décrite par le film, a été contestée,. Malgré de bonnes réactions dans la presse et parmi les spectateurs, le succès financier du film est mitigé et l'unique nomination au César, pour la meilleure adaptation, lui fait répliquer sur son compte Twitter « J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde. ».

Sa société de production cinématographique MNP, créée en 2000 et fermée en 2010 pour liquidation judiciaire, avait bénéficié en 2008 d'une avance remboursable de 250 000 euros de la part du Conseil Régional de Picardie. L'auteur a fourni un certificat d'irrécouvrabilité en guise de réponse. Le Conseil Régional de Picardie n'a pas engagé de poursuite judiciaire à l'encontre du dirigeant de MNP.

Kassovitz, l'acteur, continue à participer à des projets divers : en 2012, il interprète le premier rôle masculin de La Vie d'une autre, première réalisation de Sylvie Testud, mais participe aussi au thriller d'action américain Piégée, de Steven Soderbergh. Il partage aussi l'affiche du polar Le Guetteur, avec Daniel Auteuil.

L'année suivante, il tient un rôle, plus secondaire, dans la grosse production Angélique, remake d'Ariel Zeitoun égratigné par la critique et échec commercial. Au début de cette même année, il déclare quitter la France, non pour des raisons fiscales, mais parce qu'il aurait « du mal à continuer de travailler dans un pays qui a enfermé le cinéma », évoquant « une copie conforme d'un modèle américain », et déplorant le fait que « le public ne suit pas ».

En 2014, il est l'acteur principal de Vie sauvage, un drame de Cédric Kahn, acclamé par la critique internationale, et celui d'Un illustre inconnu, thriller psychologique réalisé par Matthieu Delaporte, dans lequel il a pour partenaire Marie-Josée Croze.

Il continue également à officier en tant que narrateur sur la série de documentaires historiques télévisés Apocalypse, succès critiques et commerciaux à travers le monde, avec en 2011, Apocalypse, Hitler, et en 2014, Apocalypse, la Première Guerre mondiale, toujours réalisés par Isabelle Clarke et Daniel Costelle.

En 2015, c'est, d'ailleurs, vers la télévision qu'il se tourne pour ses nouveaux rôles avec Le Bureau des légendes, série historique et politique mise en scène par Éric Rochant, puis pour Guerre et Paix, mini-série de la BBC, réalisée par Tom Harper. Enfin, il est de nouveau narrateur pour le documentaire Apocalypse : Staline.

En 2019, il joue le rôle de l'« ALFOST » (AmiraL commandant la Force Océanique et STratégique), dans le film d'Antonin Baudry, Le Chant du loup, aux côtés de François Civil et Omar Sy.

En 2021, il est à l'affiche du thriller tourné en huis clos Lui de Guillaume Canet à qui il donne la réplique. La même année, il est au casting de The Way of the Wind de Terrence Malick.

Fin , il est révélé qu'il va reprendre la réalisation dix ans après L'Ordre et la Morale. Son nouveau long-métrage en tant que réalisateur est un thriller futuriste intitulé Mind Fall dont le rôle principal sera incarnée par Daisy Ridley.

Le , sur le plateau de Ce soir (ou jamais !), Mathieu Kassovitz déclare estimer nécessaire de clarifier des aspects des attentats du 11 septembre 2001, rappelant les arguments de certaines théories du complot,,. Mathieu Kassovitz est alors très vivement critiqué dans les médias, une chronique d'Europe 1 l'assimilant à « la pire extrême droite antisémite américaine » ; il réplique en portant plainte pour « diffamation publique » contre plusieurs journalistes. Le , il participe, accompagné par Jean-Marie Bigard, à un débat en direct sur France 2 dans la troisième partie de l'émission de Guillaume Durand, L'Objet du scandale, pour défendre son point de vue.

En 2009, sur RMC, il affirme que Ben Laden n'est pas responsable des attentats du .

En 2011, en réaction au succès financier mitigé de son septième long-métrage L'Ordre et la Morale et à son unique nomination aux César, il écrit sur son compte Twitter : « J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde. ».

En , Mathieu Kassovitz obtient la condamnation d'un blogueur, Lilian Massoulier, du Journal du dimanche, qui l'avait comparé à Joseph Goebbels. France Info et L'Express, dont les chroniqueurs Patrice Bertin et Renaud Revel, qui l'avaient respectivement qualifié de « révisionniste » et comparé à Robert Faurisson, sont en revanche relaxés.

Après s'être réjoui, sur Twitter, d'une condamnation du « facho » Alain Soral, il se rend au Liban pour rencontrer Thierry Meyssan, un proche de ce dernier.

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen à Emmanuel Macron, il appelle à voter pour le candidat En marche. Après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à la candidate FN, Mathieu Kassovitz qualifie par ailleurs sur Twitter le président de Debout la France de « trou du cul ». Nicolas Dupont-Aignan annonce qu'il porte plainte contre ce genre de « donneurs de leçons qui se comportent comme des racailles ».

Le , à la suite d'une mobilisation des forces de l'ordre nantaises pour un contrôle de stupéfiants dans un hôpital qui a conduit à la saisie de sept grammes de résine de cannabis, il s'indigne via son compte Twitter en traitant les policiers de « bons à rien » et de « bande de bâtards ». À la suite de cette déclaration, Éric Ciotti s'indigne dans une lettre ouverte dans laquelle il exige que des poursuites judiciaires soient engagées par l'État à son encontre. Le réalisateur riposte une nouvelle fois sur le réseau social par des insultes à l'encontre du député. Il est condamné le pour injure publique à une amende de mille euros et à verser un euro symbolique de dommages et intérêts à chacun des dix-sept agents qui ont porté plainte contre lui, par le tribunal correctionnel de Paris. À la barre, il regrette la « susceptibilité » des policiers, qu'il n'avait pas voulu « blesser ». « Moi, j'ai été éduqué beaucoup dans la rue. La “bande de bâtards”, ce n'est pas une insulte, je l'utilise aussi pour les amis », explique-t-il. Mathieu Kassovitz assure qu'il subit « des violences policières » depuis l’âge de 25 ans et se bat dans ses films pour prôner un « respect » mutuel entre jeunes et forces de l'ordre.

En mai 2021, s'adressant à la veuve de Philippe Monguillot, chauffeur de bus tué par une agression commise par plusieurs personnes refusant de porter leur masque, il déclare que la mort de son mari est un fait divers et que ce sont des choses qui continueront d'exister.

Comme acteur

Cinéma

Courts métrages

Télévision

Doublage

Films d'animation
  • 2011 : The Prodigies d'Antoine Charreyron : Jimbo
  • 2017 : Deux escargots s'en vont (court métrage) de Jean-Pierre Jeunet et Romain Segaud
  • 2023 : Spider-Man : Across the Spider-Verse : Miguel O'Hara / Spider-Man 2099
Narration de documentaires

Publicités

  • 2001 : publicité pour le parfum Miracle de Lancôme, réalisée par lui-même (également affiches publicitaires)
  • 2017 : publicité Protégeons les humains, pas les frontières de Matthieu Tribes pour le Collectif pour une Nation Refuge (CNR)

Autres

  • 2017 : Kaira Shopping : Le Réalisateur de Franck Gastambide
  • 2018 : clip La Nuit de L.E.J

Comme réalisateur

Longs métrages


Box-office

Courts métrages

Autres

Comme scénariste

Il a écrit ou coécrit la plupart des films qu'il a réalisés :

Comme producteur

Comme monteur

  • 1995 : La haine de lui-même
  • 1997 : Assassin(s) de lui-même
  • 2011 : L'Ordre et la Morale de lui-même

Comme assistant réalisateur

  • 1985 : L'Énigme blanche (téléfilm) de Peter Kassovitz
  • 1987 : La Rumba de Roger Hanin
  • 1989 : Moitié-moitiéde Paul Boujenah
  • 1990 : Stirn et Stern (téléfilm) de Peter Kassovitz

Récompenses

Nominations

  • César 1996 : César du meilleur réalisateur pour La haine
  • César 2001 : César du meilleur réalisateur pour Les Rivières pourpres
  • César 2003 : César du meilleur acteur pour Amen.
  • César 2012 : César de la meilleure adaptation pour L'Ordre et la Morale

Liens externes

  • Site officiel
  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • Africultures
    • AllMovie
    • Allociné
    • American Film Institute
    • British Film Institute
    • César du cinéma
    • Ciné-Ressources
    • Filmportal
    • Film-documentaire.fr
    • Filmweb.pl
    • IMDb
    • Rotten Tomatoes
    • Unifrance
  • Ressources relatives au spectacle :
    • Les Archives du spectacle
    • L’Officiel des spectacles
  • Ressources relatives à plusieurs domaines :
    • Metacritic
    • Radio France
  • Ressource relative à la musique :
    • MusicBrainz
  • Portail du cinéma français
  • Portail du cinéma américain
  • Portail de la réalisation audiovisuelle
  • Portail de la télévision française
  • Portail du sport automobile électrique
  • Portail de Paris

Ce contenu est mis à disposition selon les termes de Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0

Source : Article Mathieu Kassovitz de Wikipédia

Contributeurs : voir la liste

Les documents

DVD

Les collaborateurs

Auteurs associés

Les interviews

La chaine YouTube